Après la fontaine de la Vierge, la grand-rue se resserre et dévale vers le gros tilleul du bastion de la porte d’en bas. De pittoresques constructions garnissent les abords de cette ruelle aux pavés inégaux.Le gros tilleul a été planté en 1713 et a été le témoin de nombreux évènements historiques. A cet endroit, on peut contempler le parc de la propriété Favart (anciennement de Potter) et s’imaginer l’ancien château féodal.Sous cette esplanade on découvre l’entrée d’une ancienne casemate. Pour arriver à cette « prison », il faut descendre les « pierres blanches » avec énormément de précaution tant la pente est raide.

Le château féodal construit par Waleran, duc de Limbourg, devait déjà être puissamment fortifié, car en l’année 1101, il opposa une résistance de plus d’un mois à l’armée de l’empereur germanique Henri IV venu l’assiéger. Situé à l’extrême pointe nord de la ville fortifiée, dressé à pic à plus de 80 mètres au-dessus du val de la Vesdre et de Dolhain, le château de Limbourg dominait tous les environs. C’était le point d’appui de la place forte. Cinq grosses tours occupaient les angles du château.En 1504, un violent incendie le détruisit presque totalement. Sa reconstruction dura de 1519 à 1530. Le système défensif fut modifié grâce aux progrès de l’art des fortifications et de l’artillerie. Les ruines accumulées par différents sièges successifs réduisirent de plus en plus l’importance du château pour la défense de la place forte.Quelques assiégeants :1578 : Alexandre Farnèse commande l’armée espagnole1632 : troupes hollandaises1635 : à nouveau les Espagnols1675 : armée de Louis XIV. Avant de remettre à nouveau le château aux Espagnols, Louis XIV fit miner et détruire l’ancien bourg.1703 : armées anglaises et hollandaises commandées par le duc de Marlborough1715 : Charles VI, empereur d’AutricheAu cours de ce siècle, le château demeuré à l’état de ruines servit uniquement d’emplacement à quelques batteries de défense. La place forte fut déclassée définitivement en 1781. En 1783, les terrains couverts de ruines de l’ancien château furent achetés par l’échevin de la haute-cour J. J. Ernst.Au 19ème siècle, c’est Julien d’Andrimont qui en devint propriétaire et fit construire un petit château romantique malheureusement détruit par l’armée allemande le 28 août 1914. Seuls les bâtiments à gauche de la grille furent épargnés. Après la guerre, la propriété passa à l’architecte Jean Lejaer qui installa une pergola à la place du château incendié. Par après Guy de Potter, notaire, devint à son tour propriétaire. Il fit restaurer les différents bâtiments, aménager le parc.

A partir du XVe siècle, cette entrée était constituée de 2 tours reliées entre elles par un ouvrage en bois. Un fossé et un pont-levis renforçaient le système défensif. D’après le plan dressé en 1745 par l’ingénieur militaire Franque, il fallait encore passer sous 2 portes commandées par un bastion pour entrer dans la ville.La magnifique maquette, acquise par le Syndicat d’Initiative en 1978 et exposée à l’Arvo, donne une idée précise de la disposition des lieux en 1632.A visiter : le vieux cimetière créé en 1784 où reposent notamment d’anciens bourgmestres et notables de la ville.

A l’extrémité des dépendances du château, à l’angle de cette grosse tour en briques, quelques marches d’un vieil escalier nous permettent de gagner les anciens remparts.Au XIe siècle, des murailles entouraient complètement la petite ville afin de mettre tous les habitants à l’abri des envahisseurs. Un chemin de ronde large de 5 à 6 mètres permettait aux sentinelles d’observer les environs. Les mortiers et obusiers installés le long des remparts balayaient aisément toute la vallée.Tout d’abord, nous passons devant la stèle de la « Route des Droits de l’Homme ». En 1989, l’asbl « Congrès de Polleur » a créé cette « route » composée de 17 stèles reprenant chacune un article de la déclaration de 1789. A remarquer que celle de Limbourg n’est pas numérotée car elle se trouve hors des limites du Marquisat de Franchimont.

Ces 2 tilleuls ont été plantés sur les remparts de l’ouest. Ils sont surnommés « arbres Bragard », du nom de celui qui les a sans doute plantés et qui était le propriétaire de la maison et du jardin situé à proximité.C’est près de cet endroit que se tenait chaque année « le marché des pourceaux » au lieu surnommé « l’agasse ».De là, nous pouvons atteindre la Place Saint-Georges de 2 manières :Par la gauche en empruntant la venelle qui passe devant l’ancienne « Auberge de l’étoile d’or » citée dès 1639 pour aboutir à l’Arvo.Par la droite en suivant la petite ruelle qui se rétrécit fortement avant de déboucher sur la place. Il s’agit de la ruelle Cardon.Au début du XVIIIe siècle, le général Baron de Rechteren a ordonné aux bourgeois de planter un bon nombre de tilleuls dans la ville et sur les remparts.

D’énormes marronniers jalonnent le chemin de ronde. Au fond de la vallée, la Vesdre serpente dans Dolhain en contournant l’ancien bourg.Sur la route allant d’Eupen à Verviers, on découvre le viaduc du chemin de fer d’une longueur de 268 mètres, construit en 1842.De l’autre côté de la vallée, on aperçoit les clochers de Bilstain et d’Andrimont. Plus loin, vers la ligne d’horizon s’étend le plateau de Herve. On devine l’emplacement de la route reliant Liège à Aix-la-Chapelle.► Tout en haut du chemin, tournons à gauche et passons devant les casemates (anciennes prisons du XVIIe siècle) avant de retrouver la merveilleuse place Saint-Georges, recouverte de galets de Vesdre.

Cette entrée dans la cité, seule issue par le Sud, est dénommée Porte d’Ardenne. Ce côté de la place-forte a toujours été vulnérable et souvent envahi.De l’ancien ouvrage de défense, il ne reste que de profondes entailles dans lesquelles les grilles étaient fixées.Le château que l’on découvre en haut de la grand-place est en fait, malgré sa façade majestueuse aux détails innombrables, une construction récente. Construit par Monsieur Jean Poswick en 1910, il s’établit en angle droit. Toujours maison privée, c’est incontestablement un des joyaux de la cité.De l’autre côté de la Porte d’Ardenne, près des Remparts se situaient les prisons à partir de 1753. Au Moyen-Age, celles-ci se trouvaient au château. Vers 1685, deux caves malsaines servaient de prisons : l’une sous l’hôtel de ville, l’autre à la porte d’en bas.

En haut de la place Saint-Georges, en face de l’école, une sorte de table de pierre est encore debout.Au XVIIIe siècle, cette table supportait une haute croix de pierre.Jadis se dressaient en 3 rangées les 26 tilleuls plantés en 1713. En 1901, une tempête les a « jetés bas ».C’est près de cet endroit que s’élevait l’ancien arbre de justice, qualifié « arbre espine » ou épinette, signalé dès avant le milieu du XVIe siècle à proximité du perron.

Un peu plus bas se dresse une grande pompe quadrangulaire. Son puits très profond a été creusé vers 1510. C’était la plus importante de la forteresse. La grande pierre calcaire porte l’inscription « le 20 8bre 1791 », date de l’inauguration de ce monument qui remplaçait un plus ancien. Il ne faut pas perdre de vue la grande importance de l’eau en cas de siège. Les habitants n’avaient à leur disposition que celle des puits creusés dans le schiste. A proximité de cette pompe s’élevaient autrefois le perron limbourgeois (une haute colonne surmontée d’un lion) et l’arbre de justice.

Immeuble 42 : ancien presbytère dont le soubassement est réalisé en marbre rose de Baelen. Le pignon longe la ruelle Cardon qui nous mène vers les remparts.Immeuble 36 : de style empire, il figure parmi les plus remarquables de la place. L’entrée est de style Louis XVI. Des grilles en fer forgé garnissent le balcon et les fenêtres.Immeuble 26 : ancienne auberge - on remarque au-dessus de l’entrée une petite niche.Immeuble 22 : un écu dans le linteau de la porte d’entrée indique 1687. Certains ouvrages mentionnent à cet endroit l’auberge de la croix d’or. La bibliographie de J. Thisquen, A. Buchet permet de suivre le changement des numéros des maisons au fil des siècles : du 22, on passe au 31-33 et enfin au 43-45 actuellement.

C’est donc bien à l’emplacement actuel des n° 43 et 45 que se trouvait cette illustre auberge, détruite par le terrible incendie de 1834. Dans cette auberge, ont séjourné en 1669 Cosme de Médicis et le 18 juillet 1781 l’empereur Joseph II.Immeuble 33 : bel immeuble classé et restauré de style empire avec un oculus au fronton. La pierre utilisée est du marbre de Limbourg.A propos de l’auberge de la Croix d’Or : J. Thisquen dans son ouvrage « Histoire de la Ville de Limbourg » en 1906 relate les détails savoureux de la visite de Joseph II et l’anecdote du repas du soir du 18 juillet 1781. On lui servit du chou rouge qui lui goûta tellement que les curieux le virent essuyer son assiette avec un crouton de pain.

L’ancien hôtel de ville au n°30 abrite au rez-de-chaussée une maquette de la ville de Limbourg en 1632. A l’étage, diverses expositions sont organisées en saison estivale.Ce bâtiment a été construit de 1681 à 1687 en remplacement de l’ancienne halle située au milieu de la place (là où se dresse la fontaine surmontée de la Vierge). Il servait aux réunions des « Etats du Duché » et jusqu’en 1703 à la haute cour et à la chambre féodale. Le magistrat de la ville y avait un local.L’ancienne halle que l’on peut découvrir sur la maquette a été démolie par l’armée française en 1675. Dans sa tourelle, se trouvait la cloche communale « La Ridaine » qui fut transférée avec l’antique horloge publique dans la tour de l’église. Elle a disparu en 1794, pendant la Révolution française. Dans le mur de soubassement de la façade est encastrée une énorme pierre armoriée reproduisant un ancien sceau de la ville portant l’inscription « Sigillum Ville Lemborgensi(s) ». Cette pierre provient de l’ancien bâtiment. En haut de la façade, on découvre les armoiries de la Ville. En passant sous l’Arvo, on aperçoit un blason qui représente la croix de Bourgogne avec le millésime 1681.

A cet endroit s’élevait jadis l’ancien hôtel de ville. Il est signalé déjà en 1446. Il était souvent désigné sous le nom de « Halle » mais on l’appelait aussi « Scepenhuis », maison des échevins.Il fut détruit partiellement suite à un incendie en 1533 puis totalement pendant le siège des Français en 1675.La pompe en pierre, que surmonte la statue de la Vierge, s’alimente encore dans l’ancien puits de l’Hôtel de Ville.L’actuelle statue a été sculptée par Joseph Gérard de Polleur et a été installée le 29 mai 1960. Elle remplaçait l’ancienne statue en fonte réalisée par le sculpteur liégeois De Tombay. Celle-ci avait été placée en 1875 pour marquer la reconnaissance des Limbourgeois à la Vierge qui les avait préservés de la grave épidémie de choléra en l’année 1866 alors qu’un grand nombre d’habitants de la ville basse en étaient morts.

L’église, qui remplace une ancienne chapelle castrale du XIIe siècle, dresse l’imposante masse de son long vaisseau gothique qui s’appuie sur la muraille orientale. L’édifice s’est adapté au rythme de l’accroissement du rôle stratégique. Agrandi et remanié au fil des siècles il fut endommagé par les nombreux sièges et par l’incendie de 1834.La tour monumentale bâtie vers 1301 a été recouverte d’un parement en pierre calcaire à la fin du XIXe siècle. Le portail gothique est composé de deux portes jumelées en arc brisé. On distingue un personnage agenouillé au centre et Saint Georges terrassant le dragon. Classée, l’église renferme une crypte gothique du XVe siècle, un tabernacle monumental en pierre de 1520, des fonds baptismaux du XVIe siècle. Le sous-sol est un véritable cimetière car plus de 295 personnes y ont été enterrées. De nombreuses pierres tombales de notables et de religieux sont encore visibles à l’intérieur et à l’extérieur le long du pignon sud.

Le haut mur extérieur du jardin près de l’église est percé d’une vieille porte. A cet endroit se trouvait la maison du prévôt. Sur le linteau en cintre, on peut y lire « DOMINUS - PROVIDEBIT » encadrant le blason aux armes de la famille « Amezaga ». Mathias, de souche espagnole, né à Aix-La-Chapelle en 1615 et décédé en 1666, fut prévôt à Limbourg en 1652.Au pignon nord de la maison n°15 de la place Saint-Georges, est adossée une ancienne pierre tombale dont l’inscription est en néerlandais. Il s’agit de la dalle funéraire d’Anne de Hack, fille d’Antoine, Bourgmestre de Limbourg. Elle avait épousé Willem van Gallen, commissaire des vivres et des munitions au service des Etats généraux. Elle décéda à Limbourg en 1635.A côté, on remarque un ancien puits clôturé.